Formation équipier de première intervention

La formation équipier de première intervention proposée par SECURIFORM répond aux obligations légales strictes définies par le Code du travail et le référentiel APSAD R6. Comprendre ces obligations est crucial pour tout responsable RH ou chef d’entreprise.​

Le cadre réglementaire fondamental :​

L’article R4227-28 du Code du travail constitue le socle légal principal. Cet article stipule que « le chef d’établissement doit prendre les mesures nécessaires pour combattre efficacement tout début d’incendie dans l’intérêt de la sécurité du personnel ». Cette formulation large implique explicitement que l’employeur doit former des salariés capables d’intervenir immédiatement avec les moyens disponibles sur place (extincteurs, RIA).​

L’article R4227-39 renforce cette obligation en imposant des exercices d’évacuation au moins deux fois par an, avec consignation dans un registre accessible à l’inspection du travail. Ces exercices doivent inclure la mobilisation des équipiers de première intervention.​

Les articles L4121-1 et suivants placent sur l’employeur une obligation de sécurité de résultat en matière de protection de la santé et de la sécurité des travailleurs. Cette obligation de résultat signifie que l’employeur ne peut se contenter de « faire de son mieux » ; il doit effectivement garantir la sécurité, ce qui inclut la formation d’EPI.​

La formation EPI est-elle obligatoire ? :​

La réponse dépend de la taille et du secteur d’activité de votre entreprise :​

Pour les entreprises de moins de 50 salariés sans risques spécifiques :​

• La formation EPI n’est pas strictement obligatoire par la loi​

• MAIS l’employeur reste soumis à l’obligation générale de former le personnel aux consignes de sécurité et d’évacuation​

• La formation équipier de première intervention est fortement recommandée car elle couvre ces obligations et protège l’employeur en cas d’incident​

Pour les entreprises de plus de 50 salariés :​

• La formation EPI devient obligatoire selon l’article R4227-28​

• Minimum 10% de l’effectif doit être formé en tant qu’équipiers de première intervention​

• Ces EPI doivent être répartis géographiquement dans les locaux pour permettre une intervention rapide (moins d’une minute pour réunir au moins deux EPI)​

Pour les Établissements Recevant du Public (ERP) :​

• La formation EPI est obligatoire quelle que soit la taille​

• Les obligations sont définies par le règlement de sécurité ERP (articles MS 41 à MS 48)​

• Le nombre d’EPI dépend de la catégorie de l’ERP et du nombre de personnes pouvant être accueillies​

Pour les entreprises manipulant ou entreposant des matières inflammables ou dangereuses :​

• La formation EPI est obligatoire quel que soit l’effectif​

• Le nombre d’EPI doit être adapté aux risques spécifiques identifiés dans le Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER)​

Le référentiel APSAD R6 : la norme de référence :​

Le référentiel APSAD R6, bien que non obligatoire légalement, constitue la norme reconnue par les assureurs et les autorités. Il fixe les règles de conception, d’installation, de maintenance et d’exploitation des Systèmes de Sécurité Incendie (SSI).​

Selon l’APSAD R6, l’organisation de la sécurité incendie repose sur :​

Les Équipiers de Première Intervention (EPI) : leur mission est de donner l’alarme pour alerter les services de secours, informer le poste de surveillance, et intervenir immédiatement dans la zone de travail avec les moyens disponibles sur place (extincteurs, RIA).​

Les Équipiers de Seconde Intervention (ESI) (facultatif) : peuvent être mobilisés pour renforcer les EPI avec des moyens complémentaires en attendant l’arrivée des secours externes.​

Les Équipiers d’Intervention Technique (EIT) (facultatif) : effectuent les coupures et mises en sécurité des énergies et fluides (électricité, gaz, chauffage, ventilation, arrêt des machines).​

Calcul du nombre d’EPI nécessaires :​

La formation équipier de première intervention de SECURIFORM enseigne les critères de dimensionnement :​

Règle générale : minimum 10% de l’effectif présent simultanément :​

• Dans une entreprise de 100 salariés, au moins 10 EPI doivent être formés​

• Dans une entreprise de 50 salariés, au moins 5 EPI​

Critère de répartition géographique :​

• Au moins un employé sur dix par secteur doit être formé EPI​

• Un « secteur » correspond à une entité géographique cohérente (étage, atelier, bâtiment)​

• La répartition doit permettre de réunir au moins deux EPI en moins d’une minute sur tout point du site​

Adaptation selon les risques :​

• Les entreprises à risques élevés (industries chimiques, entrepôts de matières inflammables) doivent augmenter ce ratio en concertation obligatoire avec l’assureur​

• Les entreprises multi-sites doivent former des EPI sur chaque site​

Adaptation selon les horaires de travail :​

• Si l’entreprise fonctionne en équipes (3×8, 2×8), chaque équipe doit disposer de son contingent d’EPI formés​

• Les EPI d’une équipe de jour ne peuvent couvrir les besoins de l’équipe de nuit​

Durée de validité et recyclage de la formation EPI :​

Il n’existe pas de durée de validité réglementaire stricte pour la formation EPI. Toutefois, il est fortement recommandé de renouveler la formation tous les 1 à 2 ans pour :​

• Maintenir les compétences opérationnelles des équipiers​

• Intégrer les nouveaux salariés désignés comme EPI​

• Actualiser les connaissances en fonction des évolutions du site (nouveaux locaux, nouveaux équipements)​

• Garantir une réactivité optimale en cas d’incendie réel​

Le module « Organisation de l’intervention » et « Limites des interventions » de la formation équipier de première intervention de SECURIFORM détaille les étapes chronologiques précises et les lignes rouges à ne jamais franchir. C’est un enseignement critique qui peut sauver des vies.​

Les sept étapes d’une intervention EPI réussie :​

La formation équipier de première intervention enseigne que l’intervention se décompose en sept étapes successives et coordonnées :​

Étape 1 : Reconnaissance du sinistre :​

• Détection : un salarié identifie un début d’incendie (fumée, odeur de brûlé, flammes visibles, déclenchement d’un détecteur automatique)​

• Évaluation rapide : type de feu (classe A, B, C, D, E, F), ampleur (début d’incendie maîtrisable vs incendie développé), présence de personnes en danger​

• Décision immédiate : intervenir avec les moyens de première intervention OU évacuer immédiatement si le feu est trop important​

Règle absolue enseignée dans la formation équipier de première intervention : ne jamais intervenir seul. Un EPI doit toujours agir au minimum par binôme.​

Étape 2 : Alarme et alerte :​

Ces deux actions doivent être simultanées et immédiates :​

Alarme (alerte interne) :​

• Déclencher immédiatement le système d’alarme incendie de l’établissement (bouton d’alarme, sirène)​

• Cela avertit tous les occupants du bâtiment qu’un sinistre est en cours et qu’ils doivent évacuer​

• L’alarme permet aussi de mobiliser les autres EPI présents sur site​

Alerte (secours externes) :​

• Appeler les sapeurs-pompiers au 18 (ou 112 depuis un mobile)​

• Message clair et complet : « Incendie à [adresse exacte], bâtiment [numéro/nom], [nature du feu], [nombre de personnes présentes], [présence de victimes], je reste en ligne »​

• Informer le poste de surveillance ou la direction pour déclencher l’intervention des secours internes​

La formation équipier de première intervention insiste : l’alerte des secours externes est PRIORITAIRE sur toute intervention. Même si l’EPI pense pouvoir maîtriser le feu, les pompiers doivent être appelés EN PREMIER.​

Étape 3 : Mise en sécurité des personnes :​

• Évacuation prioritaire : s’assurer que toutes les personnes présentes dans la zone sinistrée et les zones adjacentes évacuent immédiatement​

• Guidage si nécessaire : l’EPI peut brièvement guider les personnes paniquées vers les sorties de secours​

• Vérification rapide : s’assurer qu’aucune personne ne reste dans la zone directe du feu​

Règle absolue : la protection des vies humaines prime TOUJOURS sur la protection des biens. Si des personnes sont en danger, l’EPI abandonne toute action d’extinction pour se concentrer sur le sauvetage.​

Étape 4 : Protection incendie (intervention sur le feu) :​

Une fois l’alarme donnée, l’alerte lancée et les personnes évacuées, l’EPI peut commencer l’intervention d’extinction :​

• Choix de l’agent extincteur : sélectionner l’extincteur ou le RIA approprié selon la classe de feu identifiée​

• Approche sécurisée : progresser vers le foyer en restant toujours à distance de sécurité, toujours avoir une voie de fuite derrière soi​

• Attaque du feu : projeter l’agent extincteur de manière méthodique (balayage à la base pour feux solides, glissement pour feux liquides)​

• Coordination avec binôme : un EPI attaque le feu, l’autre surveille l’évolution et prépare un second extincteur​

• Surveillance continue : observer l’évolution du feu ; si aggravation, abandonner immédiatement et évacuer​

Étape 5 : Accueil des secours extérieurs :​

• Désignation d’un EPI pour accueillir les sapeurs-pompiers à leur arrivée​

• Guidage vers le sinistre : conduire les pompiers rapidement vers le foyer d’incendie​

• Transmission d’informations : communiquer aux pompiers les informations critiques : nature du feu, moyens déjà utilisés, présence éventuelle de victimes, accès aux installations (RIA, colonnes sèches, postes de coupure)​

Étape 6 : Guidage et facilitation de l’intervention pompiers :​

• Mise à disposition de plans des locaux, schémas des installations techniques​

• Identification des risques spécifiques : présence de produits chimiques, réservoirs de gaz, installations électriques haute tension​

• Assistance logistique : montrer l’emplacement des bouches d’incendie, des réserves d’eau, des accès​

Étape 7 : Surveillance post-extinction :​

• Même après extinction apparente, maintenir une surveillance pour détecter toute reprise de feu​

• Ventilation de la zone : ouvrir portes et fenêtres pour évacuer fumées et gaz toxiques​

• Constat de dommages : documenter l’incident pour déclaration assurance et enquête interne​

Les limites absolues de l’intervention EPI :​

La formation équipier de première intervention de SECURIFORM insiste lourdement sur les limites à ne jamais dépasser. C’est un enseignement vital qui évite que les EPI deviennent eux-mêmes des victimes.​

Limite n°1 : Intervenir uniquement sur un DÉBUT d’incendie :​

L’EPI n’intervient QUE sur des incendies naissants c’est-à-dire :​

• Flammes limitées : hauteur inférieure à 1,5-2 mètres​

• Fumée modérée : visibilité encore acceptable, pas de fumée noire épaisse​

• Chaleur supportable : température ambiante n’empêchant pas l’approche​

• Propagation contenue : feu limité à un espace restreint (un bureau, un coin d’atelier)​

Si le feu dépasse ces critères, l’EPI doit IMMÉDIATEMENT abandonner et évacuer.​

Limite n°2 : Ne JAMAIS mettre sa vie en danger :​

• Ne jamais pénétrer dans une zone enfumée sans équipement respiratoire autonome (réservé aux pompiers)​

• Ne jamais traverser des flammes ou des zones de chaleur intense​

• Ne jamais rester si la voie de fuite devient menacée​

• Ne jamais hésiter à abandonner l’intervention si la situation dégénère​

Limite n°3 : Respecter les durées d’utilisation des moyens :​

• Un extincteur portatif 6 kg se vide en environ 15-20 secondes​

• Un extincteur portatif 9 kg se vide en environ 20-30 secondes​

• Si le feu n’est pas maîtrisé après utilisation de 2-3 extincteurs, l’intervention EPI est TERMINÉE ; il faut évacuer et attendre les pompiers​

Limite n°4 : Ne jamais intervenir seul :​

• Toujours par binôme minimum : un EPI attaque le feu, l’autre surveille et assiste​

• Cette règle protège l’intervenant en cas d’accident ou d’évolution rapide du sinistre​

Limite n°5 : Connaître ses compétences et ses limites physiques :​

• Un EPI n’est pas un sapeur-pompier professionnel​

• Il ne dispose pas d’équipement de protection individuelle complet (pas de combinaison ignifuge, pas d’appareil respiratoire)​

• Il n’a pas reçu de formation avancée aux techniques d’extinction complexes​

Limite n°6 : Respecter les consignes spécifiques de l’établissement :​

• Certaines entreprises interdisent toute intervention EPI sur certains types de feux (produits chimiques spécifiques, installations électriques haute tension)​

• Ces consignes doivent être strictement respectées​

Le module « Le matériel de sécurité incendie : extincteurs, RIA, lances et tuyaux incendie » de la formation équipier de première intervention de SECURIFORM couvre en détail ces équipements complémentaires qui offrent une puissance d’extinction supérieure aux extincteurs portatifs.​

Qu’est-ce qu’un RIA (Robinet d’Incendie Armé) ? :​

Le Robinet d’Incendie Armé est un dispositif de première intervention essentiel dans les installations industrielles et les ERP. Ses caractéristiques principales :​

Définition : Le terme « armé » signifie qu’il est alimenté en permanence en eau et prêt à l’emploi. Pas besoin de brancher ou de connecter : il suffit d’ouvrir le robinet et l’eau se projette immédiatement.​

Composition :​

• Un dévidoir (tambour fixe ou pivotant) sur lequel est enroulé le tuyau​

• Un tuyau semi-rigide de 20 ou 30 mètres de longueur​

• Une lance (diffuseur) au bout du tuyau permettant de régler le jet (jet bâton, diffusé en nappe, ou fermé)​

• Un robinet d’arrêt pour contrôler le débit​

• Des éléments facultatifs : seau, support de seau, clé tricoise (clé pompier)​

Dimensions standards :​

• DN25 : diamètre nominal de 25 mm, longueur 20 ou 30 mètres (DN25/20 ou DN25/30)​

• DN33 : diamètre nominal de 33 mm, longueur 20 ou 30 mètres (DN33/20 ou DN33/30)​

Le choix entre DN25 et DN33 dépend des risques incendie présents et des zones à protéger. Le DN33 offre un débit supérieur mais nécessite plus de force physique pour manipulation.​

Alimentation : Le RIA est connecté en permanence au réseau d’eau de la ville ou à une réserve d’eau dédiée (minimum 10 m³ ou durée de 20 minutes). La pression minimale au RIA le plus défavorisé doit être de 2,5 bars minimum.​

Avantages du RIA par rapport aux extincteurs :​

La formation équipier de première intervention enseigne pourquoi le RIA est considéré comme plus puissant et plus efficace qu’un extincteur :​

1. Durée d’utilisation illimitée :​

• Un extincteur se vide en 15-30 secondes​

• Un RIA fonctionne sans limite de temps tant que l’eau est disponible​

• Cela permet de maintenir une attaque continue sur le feu​

2. Portée supérieure :​

• Un extincteur a une portée de 3-6 mètres selon le type​

• Un RIA a une portée de 15 mètres en jet bâton​

• Cela permet d’attaquer le feu à distance de sécurité plus importante​

3. Quantité d’agent extincteur :​

• Un extincteur contient 6-9 kg de produit​

• Un RIA délivre environ 100-200 litres d’eau par minute​

• Puissance d’extinction nettement supérieure​

4. Refroidissement massif :​

• L’eau en grande quantité refroidit efficacement les matériaux en combustion​

• Empêche la reprise de feu après extinction​

Classes de feu couvertes par les RIA :​

La formation équipier de première intervention précise que les RIA sont efficaces sur :​

• Classe A (feux de matériaux solides) : très efficace​

• Classe B (feux de liquides inflammables) : efficace en jet diffusé (crée une barrière d’eau qui étouffe et refroidit)​

• JAMAIS sur classe C (feux de gaz) : l’eau est inefficace et dangereuse​

• JAMAIS sur classe E (feux d’origine électrique) : risque d’électrocution mortel​

Technique de manipulation des RIA :​

La formation équipier de première intervention de SECURIFORM inclut une pratique intensive de manipulation des RIA :​

Étape 1 : Déroulement du tuyau :​

• Saisir la lance au bout du tuyau​

• Tirer le tuyau en marchant vers le foyer (le dévidoir se déroule automatiquement)​

• Dérouler toute la longueur nécessaire avant d’ouvrir le robinet​

Étape 2 : Ouverture du robinet :​

• Une fois en position face au feu, ouvrir le robinet à fond​

• L’eau se met immédiatement sous pression dans le tuyau​

Étape 3 : Réglage de la lance :​

• Jet bâton : jet concentré et puissant pour attaquer le feu à distance​

• Jet diffusé (en nappe) : crée un rideau d’eau qui protège l’intervenant et refroidit une large surface​

• Fermé : coupe le jet sans fermer le robinet​

Étape 4 : Attaque du feu :​

• Approcher progressivement du foyer en maintenant jet bâton​

• Viser la base des flammes avec mouvements de balayage latéral​

• Avancer au fur et à mesure que le feu recule​

• Maintenir l’attaque jusqu’à extinction complète​

Étape 5 : Surveillance et fermeture :​

• Surveiller toute reprise de feu​

• Une fois l’extinction confirmée, fermer le robinet​

• Ré-enrouler le tuyau sur le dévidoir pour remise en état opérationnel​

Précautions et limites d’emploi des RIA :​

La formation équipier de première intervention insiste sur les précautions :​

1. Force physique requise :​

• Un tuyau RIA DN33 sous pression exerce une force de recul importante​

• Au moins deux personnes sont nécessaires pour manipuler efficacement un RIA DN33​

• Le RIA DN25 peut être manipulé par une seule personne entraînée mais le binôme reste recommandé​

2. Risque de glissance :​

• L’eau projetée crée des flaques et surfaces glissantes​

• Attention à la stabilité lors de la manipulation​

3. Dommages collatéraux :​

• L’eau en grande quantité cause des dégâts matériels importants (mobilier, équipements, stocks)​

• Mais la priorité reste l’extinction du feu​

4. Interdiction absolue sur électricité :​

• JAMAIS utiliser un RIA sur équipement électrique sous tension​

• Risque d’électrocution mortelle car l’eau conduit l’électricité​

• Couper l’alimentation électrique AVANT toute utilisation du RIA​

Le Poste Incendie Additivé (PIA) : variante avancée du RIA :​

La formation équipier de première intervention peut aussi couvrir le PIA, proche du RIA mais avec une capacité étendue :​

Composition : eau + liquide émulseur (mousse) permettant de lutter contre des feux spécifiques​

Efficacité : particulièrement efficace contre les feux de produits chimiques ou d’hydrocarbures. La mousse limite l’évaporation de ces produits.​

Réglage : possibilité de régler la quantité d’émulseurs à mélanger : aucune, 1%, 3% ou 6%​

Les lances et tuyaux incendie (moyens de seconde intervention) :​

Au-delà des RIA, la formation équipier de première intervention peut introduire les moyens de seconde intervention, généralement réservés aux équipiers formés ou au personnel de secours :​

• Tuyaux pour bouches d’incendie : tuyaux de grand diamètre (45-70 mm) connectés aux bouches ou poteaux d’incendie extérieurs​

• Lances d’incendie : lances haute pression permettant jets puissants à longue portée​

• Installations fixes : colonnes sèches, colonnes en charge alimentées automatiquement​

• Générateurs de mousse : pour feux d’hydrocarbures ou produits chimiques​

Ces moyens sont plus lourds et plus complexes à manipuler et requièrent une formation avancée (ESI – Équipiers de Seconde Intervention).​

Le module « Les moyens de coupure » de la formation équipier de première intervention de SECURIFORM couvre une dimension critique souvent négligée : les coupures d’énergies et fluides et les mises en sécurité techniques qui facilitent l’intervention et réduisent les risques. C’est un enseignement vital qui peut transformer une intervention difficile en intervention maîtrisée.​

Pourquoi les coupures sont-elles critiques ? :​

La formation équipier de première intervention enseigne que 70% des interventions EPI échouent ou se compliquent à cause de l’absence de coupure préalable des énergies. Les raisons :​

• Risque d’électrocution : un EPI utilisant de l’eau sur un feu électrique peut être électrocuté​

• Aggravation du feu : une fuite de gaz continue alimente le feu malgré les tentatives d’extinction​

• Propagation par ventilation : un système de ventilation en marche diffuse fumées et flammes dans tout le bâtiment​

• Explosion : certaines installations sous pression peuvent exploser sous l’effet de la chaleur​

Les Équipiers d’Intervention Technique (EIT) :​

Dans les grandes organisations, des Équipiers d’Intervention Technique spécialement formés ont pour mission exclusive d’effectuer les coupures et mises en sécurité des installations. Toutefois, dans les PME, les EPI doivent souvent assumer ce rôle.​

Les six coupures essentielles que la formation EPI couvre :​

1. Coupure de l’alimentation électrique :​

Emplacement des dispositifs de coupure :​

• Tableau électrique général : disjoncteur principal permettant de couper l’électricité de tout le bâtiment​

• Tableaux secondaires : disjoncteurs par zone, étage, ou atelier​

• Interrupteurs d’urgence : boutons « coup de poing » rouge installés à des emplacements stratégiques​

Procédure de coupure :​

• Identifier rapidement l’emplacement du tableau électrique (doit être signalé par pictogramme)​

• Basculer le disjoncteur principal en position « OFF »​

• Vérifier l’extinction des lumières pour confirmer coupure effective​

Précautions :​

• Ne jamais toucher un tableau électrique avec mains mouillées​

• Ne jamais ouvrir le coffret si fumée s’en échappe (risque d’arc électrique)​

2. Coupure de l’alimentation en gaz :​

Types de gaz concernés :​

• Gaz naturel (gaz de ville) alimentant chauffage, cuisines​

• Gaz en bouteille (propane, butane) dans cuisines professionnelles ou ateliers​

• Gaz industriels (acétylène, oxygène) dans ateliers de soudure​

Emplacement des dispositifs de coupure :​

• Vanne générale : située à l’entrée du bâtiment, généralement à l’extérieur près du compteur​

• Vannes secondaires : par zone ou équipement​

• Robinets d’arrêt d’urgence : sur chaque appareil à gaz​

Procédure de coupure :​

• Tourner la vanne d’un quart de tour (90°) dans le sens des aiguilles d’une montre jusqu’à position perpendiculaire​

• Pour bouteilles de gaz : fermer le robinet sur la bouteille elle-même​

3. Arrêt du système de ventilation et de climatisation :​

Pourquoi cette coupure est critique :​

• Les systèmes de ventilation diffusent fumées et gaz toxiques dans tout le bâtiment via les gaines​

• Ils alimentent le feu en oxygène frais, accélérant la combustion​

• Ils peuvent propager les flammes d’une zone à l’autre​

Procédure d’arrêt :​

• Identifier le tableau de commande CVC (Chauffage Ventilation Climatisation)​

• Arrêter tous les ventilateurs et extracteurs​

• Certains systèmes disposent d’un bouton d’arrêt d’urgence rouge​

4. Coupure du chauffage :​

Types de chauffage concernés :​

• Chauffage central (gaz, fioul, électrique)​

• Radiateurs électriques individuels​

• Chauffage par le sol​

Procédure :​

• Éteindre la chaudière via l’interrupteur principal​

• Couper l’alimentation électrique des radiateurs si possible​

5. Arrêt des machines et équipements :​

Machines concernées :​

• Machines-outils en ateliers de production​

• Lignes de production automatisées​

• Convoyeurs et systèmes de manutention​

• Équipements de process (fours, presses, mélangeurs)​

Procédure :​

• Actionner le bouton d’arrêt d’urgence (généralement rouge, type « coup de poing »)​

• Couper l’alimentation électrique si nécessaire​

Objectif : empêcher que les machines en fonctionnement génèrent étincelles, échauffements ou mouvements dangereux pendant l’intervention.​

6. Fermeture des portes et fenêtres (confinement) :​

Bien que ce ne soit pas une « coupure » au sens strict, la formation équipier de première intervention enseigne l’importance du confinement :​

• Fermer toutes les portes entre la zone sinistrée et les zones adjacentes pour ralentir la propagation du feu et des fumées​

• Fermer les fenêtres dans la zone sinistrée pour limiter l’apport d’oxygène au feu (effet de tirage)​

Exception : laisser ouvertes les issues de secours empruntées par les personnes évacuant.​

La signalisation et l’identification des moyens de coupure :​

La formation équipier de première intervention de SECURIFORM enseigne à repérer rapidement les moyens de coupure via :​

• Pictogrammes normalisés : signalétique verte et blanche indiquant emplacements​

• Plans d’évacuation : doivent inclure localisation des tableaux électriques, vannes de gaz, etc.​

• Visite préalable des locaux : lors de la formation, identification physique de tous les dispositifs​

Coordination avec les services techniques :​

Dans les grandes organisations, la formation équipier de première intervention précise que les coupures complexes sont effectuées par :​

• Les Équipiers d’Intervention Technique (EIT) formés spécifiquement​

• Le personnel de maintenance connaissant précisément les installations​

• Les responsables techniques disponibles 24/7​

Mais même dans ce cas, les EPI doivent connaître les emplacements des dispositifs de coupure pour les indiquer rapidement aux EIT ou aux pompiers.

La formation équipier de première intervention proposée par SECURIFORM constitue un élément absolument crucial de la sécurité incendie en entreprise. Elle transforme des salariés ordinaires en premiers répondants compétents capables d’agir dans les premières minutes critiques d’un incendie, lorsque l’intervention peut encore faire la différence entre un incident mineur et une catastrophe majeure. En formant au minimum 10% de votre effectif via cette formation équipier de première intervention, vous respectez les obligations légales (Code du travail R4227-28, référentiel APSAD R6), vous protégez les vies et les biens, vous réduisez les pertes financières liées aux sinistres, et vous démontrez votre engagement envers la sécurité. La formation complète couvre les fondamentaux (triangle du feu, classes de feu), la maîtrise technique (extincteurs, RIA, lances), l’organisation opérationnelle (sept étapes d’intervention, coordination), les limites critiques (ne jamais se mettre en danger), et les mises en sécurité techniques (coupures d’énergies). Le renouvellement tous les 1-2 ans garantit le maintien des compétences et l’intégration des nouveaux EPI.